Le présidial de Sarlat, fondé au XVllème siècle, est I’ancien siège de la Sénéchaussée, c’est à dire la juridiction dirigée par un sénéchal. ll a été utilisé comme tribunal jusqu’à la Révolution. Le sénéchal, officier royal, en était Ie chef. Ses services recevaient les plaintes, dont certaines déposées par des Lamponais.
Par exemple :
- en1728 : plainte de Pierre Hugon, sieur du Ponteilh, du village du Ponteilh, paroisse de Carlux, contre les nommés Giraud Escarolle et Guillaume Espitallié, dit Fallagou, gens mal famés, du bourg de Saint-Julien-de-Lampon, qui, à I’imitation des pirates et écumeurs de mer, lui auraient volé deux de ses meilleurs bœufs les plus gras, dans ses prés, leurs auraient fait traverser la rivière et les auraient emmenés au lieu de Fénélon, paroisse de Sainte-Mondane, où on les trouva avant qu’ils n’aient eu le temps de les égorger.
- en1752 : plainte de Pierre Virol, clerc, et Jeanne Chassaing, conjoints, du village du Coulombier, paroisse de Saint-Julien-de-Lampon, contre Jean Espitallié, Marguerite, sa sœur, et Catherine Chastrusse, qui auraient reçu le sergent royal Arpajon à coups de pierres et auraient refusé de payer la provision alimentaire de 60 livres accordée à Jeanne Chassaing, par l’ordinaire de Carlux, lorsqu’elle avait été blessée à coups de hachereau par le dit Espitallié.
- en 1753 : plainte d’Étienne Texier, garde des forêts, chasses et pêches de la terre de la Mothe et Fénelon, contre le nommé Pierre Janole dit Scipion, chirurgien, de St-Julien de Lampon, qui se serait « jacté » de venir lui donner cent coups de bâton et cent coups de pied dans le ventre et de l’égorger dans son lit.
- en 1786: plainte de sieur Jean-François Verninac et compagnie, négociants, contre le sieur Pierre Janolle, dit Scipion, maître en chirurgie, du bourg de Saint-Julien-de-Lampon, le nommé Martin Campaignac, travailleur, du bourg d’Aillac, et autres, qui leur auraient enlevé du merrain que les plaignants faisaient flotter sur la Dordogne jusqu’à Souillac, qu’on arrêtait ordinairement au Pas du Raysse, et qui, entraîné par une crue subite du mois d’août, a dépassé l’arrêt et suivi le courant jusque vers Domme et plus bas.
Source: Archives Départementales de la Dordogne